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  • Chloé

Notre premier weekend en van: liberté, bonheur et magie au Pays de Galles


C’est en Malaisie qu’avec Thomas nos comptes Instagram ont commencé à se remplir de photos de van et de “vanlifers”, ces gens qui vivent en van et voyagent à temps complet avec le leur. On s’est alors mis d’accord qu’on allait profiter de se poser en Angleterre pour économiser, acheter le nôtre, le rénover, et éventuellement partir faire un tour d’Europe une fois notre expérience ici terminée (pour ceux qui ne suivent pas forcément, on vit en Angleterre depuis Septembre dernier et Thomas, mon conjoint, y a un contrat jusqu’en Avril 2019 et moi un CDI.)

Sauf que je crois avoir refilé à Thomas mon impatience légendaire et que ce faisant, couplé à sa soif intarissable d’aventures, on s’est vite dit qu’on pouvait l’avoir déjà maintenant ce van et le rembourser petit à petit si besoin. Et c’est ainsi qu’on s’est retrouvés avec Lino, notre van Peugeot J9 de 1992, entre les mains, il y a deux semaines. Et c’est bourrés de gratitude pour les deux super papy de Thomas qui ont chacun énormément contribué à réaliser l’un de nos plus gros rêves qu’on est repartis du Jura en France avec Lino et qu’on lui a fait prendre le ferry direction l’Angleterre. Lino n’avance pas vite, il faut dire qu’il n’est pas de première jeunesse et que son ancien propriétaire s’en servait peu, mais son moteur tient le choc et surtout, il devient notre maison à part entière quand on part avec lui le weekend ou pour de prochaines vacances et on l’aime d’amour (c’est certainement la seule possession matérielle que je pleurerais de perdre et je l’aime plus que notre appartement, pour tout ce qu’il représente.) Lino disposait déjà d’un meuble de cuisine avec évier et frigo, de quelques rangements et d’un lit. On s’est donné comme but de partir explorer avec lui un weekend sur deux pour pouvoir le rénover les weekends restant.

Bref, c’est ainsi que, impatients comme nous sommes, nous étions déjà sur la route avec Lino le weekend dernier. Nous vivons à seulement quelques kilomètres de la frontière et nous sommes donc partis en direction du Parc National de Snowdonia au Pays de Galles. Snowdonia est un massif montagneux qui abrite un Parc National de plus de 2000 km2. Et sa beauté n’est pas uniquement une légende…

Nous sommes partis le samedi matin et avons décidé de pousser d’abord jusqu’au bord de la mer. C’est assez incroyable comme nous avons tout de suite reconnu avoir passé la frontière entre l’Angleterre et le Pays de Galles. Tout d’abord les panneaux étaient écrits dans une langue très bizarre: le gallois. Puis les villages ont commencé à s’espacer et le relief est apparu. Les montagnes ne sont pas hautes mais il y en a, contrairement à l’Angleterre! Nous avons donc traversé des villages atypiques avec maisons en colombage et en pierres gris foncé, petites rues, petits pubs au bord des routes. La plupart des villages étaient même traversés par une rivière en leur centre. Dès que nous les quittions, nous roulions sur des routes très peu fréquentées, entourés par les montagnes et les champs à perte de vue. Quelques maisons ça et là. Nous avons eu le bonheur de retrouver ces paysages qui nous ont tant rappelé l’Irlande. Nos amis les moutons étaient également de la partie, ici accompagnés par les vaches, entièrement noires pour certaines et toutes profitant d’espaces immenses pour gambader et brouter. D’ailleurs mamie, je sais que tu liras cet article et je tiens à te dire que nous avons énormément pensé à toi! Oui, ma grand-mère a un amour tout particulier pour les moutons depuis l’Irlande!

Les montagnes au Pays de Galles portent de jolies couleurs, peut-être est-ce également dû à la période automnale. Elles sont recouvertes d’une végétation qui porte cette couleur de terre brûlée si particulière.

Nous sommes très vite arrivés au bord de la mer, mais de nuit. Nous avons donc profité des petits villages atypiques et nous nous sommes arrêtés manger dans un hôtel-restaurant au bord de l’eau. Le bâtiment historique entièrement recouvert de pierres grises et le pub-restaurant dans lequel nous avons pris le fameux fish and chips (je crois que je suis en train de devenir une vraie anglaise à manger ce plat dès que je suis de sortie) étaient superbes. La pièce principale, comme d’habitude, était recouverte de moquette pour la rendre cosy et une pièce attenante au pub permettait de prendre sa bière au coin du feu. Un régal! Puis nous sommes partis poser Lino au bord de la mer pour notre première nuit avec lui. Nous nous sommes garés dans une rue parallèle à la mer, cachée par de petites dunes de sable fin.

Ma première nuit dans Lino restera l’un de mes meilleurs souvenirs! J’étais redevenue une petite fille de 10 ans la veille de Noël, frappant dans ses mains, poussant de petits cris de bonheur. Alors que je me déshabillais à la vitesse de l’éclair pour enfiler mon pyjama dans le froid -oui malgré l’isolation, il fait tout de même frisquet dans un van posé au bord de la mer, en plein vent, avec 0 degrés dehors- et que je me glissais sous nos innombrables couettes, je prenais la mesure du bonheur intense que me procurait cette nouvelle aventure. La liberté exceptionnelle de pouvoir dormir presque où l’on veut, sans frais supplémentaires, dans notre mini maison mobile. Et surtout le fait de réaliser un rêve de plus. “On a notre van, tu te rends compte chéri on a notre van!!” Je n’étais pas loin de me pincer pour vérifier que je ne rêvais pas et que je n’allais pas me réveiller. Et je me suis réveillée… mais avec le bruit du vent qui se fracassait contre Lino et celui du silence d’une ville qui dort encore. Petite toilette avec lingettes, bonnet vissé sur la tête et petit-déjeuner dans la cabine de conduite pour apprécier la vue. Nous avons ensuite rapidement mis les voiles pour aller rouler au bord de la mer d’Irlande. Nous nous sommes arrêtés à côté d’elle, tout en restant au chaud, et j’ai crié en découvrant que ce petit bout de terre qu’on apercevait au loin, c’était l’Irlande! Mon cœur s’est serré et j’ai envoyé là-bas, de la force de mes pensées, tout mon amour. Puis nous sommes partis explorer la ville balnéaire de Barmouth dans laquelle nous avons passé la nuit. Le vieux Barmouth est perché sur une colline qui domine la mer et l’église St John trône majestueusement au centre. Elle fut construite sur un précipice rocheux dans les années 1800. Son style néo-gothique et le fait qu’elle surplombe la ville lui confère une aura très spéciale, à la fois mystérieuse et effrayante. Dans la brume du matin, alors que la ville était encore désertée et endormie, elle nous a replongés des siècles plus tôt et semblait même hantée.

Cette impression d’être projeté dans l’histoire et de ne plus discerner réalité et fantaisie est très présente au Pays de Galles. Notre weekend et la suite de notre périple dans le Parc National de Snowdonia nous ont sans cesse rappelé ces films tels que Le Seigneur des Anneaux ou Le Monde Magique des Léprechauns (encore une fois et à juste titre ici, une impression très similaire à celle laissée par nos voyages en Irlande.) Ces pays portent en eux des traditions et légendes qui ont traversé les siècles et continuent de vivre encore aujourd’hui et tout le rappelle lorsqu’on les explore.

Nous sommes ensuite partis en direction du Parc National et le rêve éveillé a continué, ou plutôt a réellement commencé. Les paysages que nous avons alors traversés nous ont littéralement coupé le souffle. Mes yeux brillaient, ma tête tournait follement de gauche à droite pour tenter de capturer chaque détail, chaque image. J’aurais souhaité avoir avec moi une boîte magique dans laquelle j’aurais enfermés tous ces souvenirs, toutes ces images, afin qu’ils restent aussi puissants que cette première fois. Le rêve a commencé lorsque le GPS nous a fait prendre une route sur la droite, raide, qui grimpait en direction des montagnes et nous éloignait de la mer pour mieux la surplomber. Au détour d’un virage, nous avons aperçu, caché par les arbres, le sommet d’un château. La vue qui s’est offerte à nous lorsque nous sommes descendus de Lino reste gravée dans ma mémoire. Au loin, la mer et les plages galloises, désertes et immenses. En contrebas, une petite ville balnéaire. Au loin, le plus haut sommet d’une montagne, éclairé par la lumière dorée du soleil. Magique. Plus à droite, un château surplombait la ville d’Harlech, sur son éperon rocheux. Edifié au XIIIème Siècle, ce château médiéval, restauré il y a peu, donnait le cachet à cette vue incroyable. Sur sa droite, au fond de cette image parfaite, on apercevait un autre sommet, celui-ci enneigé. Sa robe blanche illuminait ce portrait digne des plus belles photographies. (La photo ci-dessous ne fait pas du tout justice à la vue.)

Nous avons ensuite sillonné de petites routes qui serpentaient à travers des forêts enchantées. Les arbres saluaient Lino. Quelques kilomètres plus tard, nous avons pénetré au cœur du Parc National de Snowdonia. Devant nous s’étendaient des montagnes à perte de vue, portant cette fameuse couleur de terre brûlée. Les arbres du bord de route étaient habillés d'une couleur violette incroyable. On aurait dit que quelqu’un s’était amusé à les peindre. Nous avons ainsi roulé le reste de la journée du dimanche. Bientôt, la mer d’Irlande quitta l’image et nous laissa seuls, ensevelis sous ces montagnes qui nous entouraient de tous cotés. Lino a serpenté sur ces routes interminables, quasiment désertes. La vue était incroyable. Elle nous rappella celle du Connemara mais en plus sauvage. Les montagnes à Snowdonia sont remplies d’ardoise, la pierre, leur conférant une couleur très particulière. Nous nous sommes arretés manger dans une petite ville nommée Betws y Coed, traversée par la rivière, entourée par les montagnes et uniquement habillée par de vieilles bâtisses en pierres grises si typiques d’ici. Nous avons ensuite regagné un nouveau fjord et sommes partis à pieds emprunter un chemin étroit en direction de la montagne. De l’ardoise jonchait le sol. Nous sommes bientôt arrivés au bord d’un petit lac, niché au cœur de la montagne. Le ciel commençait à décliner doucement au loin et l’eau prenait une teinte rosée. La brume recouvrait les sommets des montagnes donnant l’impression que chacun d’entre eux abritait un volcan au bord de l’éruption.

C’est ainsi que s’est achevé notre premier weekend avec Lino, au cœur de la magie du Pays de Galles. Ce weekend restera inoubliable et le Pays de Galles n’a pas fini de nous revoir, nos cœurs emplis de bonheur et de liberté, filant à vitesse limitée dans notre bolide d’amour!

Au moment où j’écris ces lignes, Lino vit sa première rénovation. Thomas ponce, bricole et pose des lattes en bois au plafond afin de débuter sa cure de jouvence. On va le malmener un petit peu durant quelques mois mais je suis sûre qu’il nous remerciera! Il profite d’ailleurs déjà d’être la star de la rue car depuis hier une bonne dizaine de personnes se sont arrêtées pour discuter du bolide, du fait qu’on l’ait ramené de France ou encore lui proposer des lampes de poche lorsque la nuit était tombée. Sans compter notre voisine qui est venue frapper à l’appartement en peignoir et cheveux mouillés, paniquée, pour me dire que la porte du van était ouverte et que quelqu’un semblait être dedans. Oui, les anglais sont très très agréables, surtout nos voisins!

Retrouvez les aventures de Lino sur Instagram https://www.instagram.com/linothevan/


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